L’importance de la préparation mentale dans le sport et en force

 

Naît-on champion ou le devient-on? Beaucoup d’études essayent de répondre à cette question Génétique? Talent? Entraînement? La seule vérité est que tous les champions ont en commun une grande force mentale, et celle-ci “se fait”, s’entraîne et se développe.

“La force mentale et le cœur sont des aspects plus forts que certains avantages physiques que l’on peut avoir. Je l’ai toujours dit et je le crois” .

Michael Jordan

Voici l’interview du préparateur mental et coach, Mathieu FLOREK.

 

 

Je m’appelle Mathieu FLOREK,  j’ai 24 ans, je suis préparateur mental et coach. J’interviens auprès de sportifs, de clubs et d’entreprises. En parallèle, je suis également ceinture noire et entraîneur de taekwondo en région Centre-Val-de-Loire

PowerliftingMag :  Bonjour Mathieu, pouvez-vous présenter le métier de préparateur mental (études, formations)?

 

Mathieu FLOREK : La préparation mentale c’est le développement des habiletés mentales des individus. Grâce à des techniques et outils, sous forme de suivi et d’interventions, le préparateur mental va faire travailler le sportif à propos d’une problématique précise (i.e. stress, concentration, motivation…), ou à propos d’un souci de progression (i.e. se perfectionner, aller chercher les petits détails…).

Il existe autant de méthodologies qu’il existe de préparateurs mentaux. À travers la formation universitaire, ce dernier se réfère à des connaissances théoriques scientifiques précises, à savoir l’ensemble des concepts de la psychologie du sport (bases théoriques et littérature scientifique actuelle). De plus, il se doit d’utiliser des outils et méthodes validés. Classiquement, l’intervention se décline en trois étapes :

1) une phase de « diagnostic » : c’est l’étape où l’on met conjointement en exergue les besoins du sportif, à travers des méthodes dites « qualitatives » (entretiens) et « quantitatives » (questionnaires). Ici, le préparateur mental se doit de faire preuve de qualités professionnelles et humaines telles que : le non-jugement, le respect de la confidentialité des données et des propos, la bienveillance…

2) une phase « d’intervention » : c’est l’étape où le travail est effectué en fonction de la demande qui a été retenue. L’intervention est planifiée avec le sportif.

3) une phase « d’évaluation » : c’est l’étape où le préparateur mental évalue l’efficacité de son intervention : cela doit se faire en fin d’intervention pour comparer, mais peut également être appliquée tout le long de l’intervention (afin de s’adapter).

En d’autres termes, le préparateur mental pose le cadre de son intervention, place le sportif au centre du processus (c’est lui qui est l’acteur, il doit tendre vers l’autonomie), fait preuve de qualités professionnelles et humaines, et intervient dans le respect du bien-être de l’individu, tout en basant son travail sur des connaissances scientifiques valides.

En France, le métier de préparateur mental n’est ni reconnu, ni protégé. Diverses formations existent : des formations universitaires (Masters STAPS, Masters en psychologie du sport, Doctorats, ou Diplômes Universitaires), des formations privées (formations dispensées par des professionnels ou organismes privés), des formations de coaching (écoles de coaching), des formations axées sur la sophrologie ou d’autres méthodes, ou bien certains intervenants sont autodidactes ou d’anciens athlètes.

Quoiqu’il en soit, questionnez votre intervenant sur ses diplômes, sur son parcours, sur son expérience, sur ses qualités professionnelles, humaines, et sur sa méthodologie. Un préparateur mental sérieux se doit d’être diplômé, ne vous promettra jamais de résultats ni de garanties, ne se servira pas de votre image pour se faire de la publicité, et ne vous rendra pas dépendant de ses interventions pour performer.

 

PowerliftingMag : Pouvez-vous présenter votre parcours professionnel (depuis combien de temps vous faites ce métier, dans quelle(s) discipline(s) sportive(s) vous le pratiquez, etc.)?

 

J’ai passé une licence STAPS Entraînement Sportif que j’ai obtenu en mai 2015 à l’UFR STAPS d’Orléans. Je souhaitais initialement me diriger vers le métier d’entraîneur, mais pris de passion pour la préparation mentale, je suis finalement parti à l’UFR STAPS de Montpellier pour effectuer un Master Préparation Psychologique et Coaching, que j’ai obtenu en juin 2017, mention bien en étant major de promotion. J’ai eu l’occasion de me former en préparation mentale et en coaching auprès de chercheurs et de professionnels. Durant ces deux années, j’ai créé l’association universitaire du Master : PROM’PPC, dont je fût le président. Je fût également délégué et j’ai participé à l’organisation des Journées d’Études de la Société Française de Psychologie du Sport 2017 à Montpellier. Enfin, j’ai eu l’occasion de travailler dans du taekwondo de très haut-niveau pour mon Master 1, et auprès d’une équipe de football féminin régionale pour mon Master 2.

Actuellement diplômé BAC + 5, j’exerce de façon indépendante pour tous sportifs de tous niveaux, qu’importe la discipline. Actuellement, je travaille dans du cyclisme, du football féminin et dans du taekwondo. Il m’est tout à fait possible de travailler dans des disciplines individuelles ou collectives.

 

PowerliftingMag :  Quelle est la place d’un préparateur mental dans une équipe ? (est-il la passerelle entre le préparateur physique et l’entraîneur ?)

 

Le préparateur mental est là pour apporter son expertise dans la préparation des sportifs. Chaque corps de métier (i.e. entraîneur, préparateur physique…) a un impact sur le mental puisqu’il s’agit avant tout de métiers humains, mais le préparateur mental propose un suivi et des interventions pour compléter la préparation ou pour permettre d’effectuer des bilans sur les compétitions. Il possède une véritable place mais se doit effectivement de travailler le plus conjointement possible avec les autres membres du staff, et plus particulièrement l’entraîneur (tout en respectant le cadre instauré auprès du sportif).

 

PowerliftingMag :  Avez-vous un rôle de “psychanalyste” avec les sportifs ?

 

Absolument pas. Je ne suis pas un psychanalyste, ni un psychologue du sport. Je ne travaille exclusivement que dans le cadre de la performance sportive (en ayant pour contours le bien-être de l’individu). Si un sportif souhaite se livrer sur des aspects qui ne concernent pas mon champ de compétences (i.e. deuil, problèmes familiaux, problèmes alimentaires…), je me dois de l’écouter, mais par la suite je serais dans l’obligation de l’orienter vers un professionnel compétent (i.e. psychologue du sport…). La préparation mentale amène l’individu a prendre du recul sur sa pratique sportive, et cela peut avoir un impact sur sa vie d’homme ou de femme, mais la préparation mentale ne rentre que dans le cadre de la pratique sportive. Enfin, cette dernière est encore sujette à des méfiances (i.e. un préparateur mental c’est un psy !, c’est pour les gens malades !, etc), c’est pour cela qu’il faut prendre le temps de renseigner correctement le grand public. La France est très en retard dans ce domaine…

 

PowerliftingMag : Quels sont les impacts de la préparation mentale sur les sportifs avec lesquels vous travaillez ?

 

Cela va déprendre du travail effectué, mais de façon générale ils sont agréablement surpris, car ils avaient des a priori et constatent des progrès dans leur activité. Pour ma part je travaille beaucoup par entretiens, et ces séances permettent souvent aux sportifs de prendre conscience de leur potentiel, et ils en ressortent changés. D’un point de vue plus concret, je les aide à mettre des mots sur leurs points faibles ou points forts afin de construire des stratégies par la suite. Ils apprennent à mieux se connaître, à mieux préparer et à mieux analyser leurs compétitions. Je les aide à accepter les événements qui peuvent survenir et à s’en servir positivement pour continuer de progresser (donner du sens aux échecs comme aux victoires).

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PowerliftingMag : Quel(s) serai(en)t l’avantage/les avantages de la préparation mentale en force athlétique ?

 

Les avantages sont multiples :

  • Optimiser sa préparation avant de commencer le mouvement (i.e. routine),
  • travailler mentalement les gestes pour les perfectionner (i.e. imagerie),
  • gérer son anxiété ou son stress lors des compétitions (i.e. relaxation),
  • savoir tirer des bilans et se fixer des objectifs pour la saison (i.e. entretiens, fixation d’objectifs),
  • de pouvoir continuer à s’entraîner malgré une blessure (i.e. entretiens avec des vidéos, imagerie, etc),
  • mais aussi de construire un projet sportif,
  • de retrouver la motivation ou de la confiance après des échecs.

 

PowerliftingMag : Pensez-vous qu’avec le temps, nous verrons des préparateurs mentaux dans le monde de la force athlétique ?

 

Bien sûr, et je pense que le travail mental peut être très intéressant dans cette discipline, que ce soit pour du suivi individuel, pour créer un groupe, voire même optimiser les compétences des entraîneurs. Pour que des préparateurs mentaux intègrent le monde de la force athlétique, il faudra se monter intéressé et proposer des opportunités, tout en restant sélectif et méticuleux sur le choix des intervenants (diplômes, qualités et méthodologie).

 

Coordonnées Facebook de Mathieu :

  • Page Facebook : https://www.facebook.com/mathieuflorekpm
  • Téléphone : 06 67 60 34 56
  • Adresse Mail : mathieuflorekpm@gmail.com

 

 

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